« Votre projet est sympa mais bon, vous savez avec le Covid… »
« Vous n’êtes pas chef ? Et vous voulez un prêt pour un restaurant ? LOL »
« De la cuisine de petit-déjeuner créative et de qualité, servie toute la journée ? Vous voulez pas faire de l’entrée/plat/dessert plutôt ? Ou des burgers ?! Non ? C’est bien les burgers ! »
« Le brunch… C’est pas que le dimanche ça ? »
« Peut-être que ça marche à Paris ou en Australie votre truc, mais ici c’est Aix-en-Provence… »
« Comment ça vous n’avez pas 50% d’apport ? Vous n’avez pas 100 000€ de côté ? »
Vous l’aurez compris, obtenir un crédit pour notre restaurant, ça n’a pas été simple. Mais après de nombreux rdv, moults tentatives auprès de plusieurs organismes, on a enfin réussi !
Autant vous dire que ça n’a pas été facile de faire comprendre à une banque d’Aix-en-Provence que non, on n’allait pas avoir de formule entrée/plat/dessert. Et on ne vous parle même pas du fait de servir les mêmes plats en continu de l’heure du petit-déjeuner à celle du goûter… Quand on arrivait à cette partie-là de notre présentation, on sentait inévitablement une forme de vide intersidéral dans le regard de notre interlocuteur.
Et puis, à force de persévérance, et sûrement aussi en améliorant notre pitch au fur et à mesure des rendez-vous, on est enfin tombé sur quelqu’un d’enthousiaste, à qui notre projet parlait un minimum et pour qui nos chiffres paraissaient cohérents. Quel bonheur lorsqu’on se rend compte qu’on ne sera peut-être pas obligé d’abandonner notre concept auquel on tient tant !
Alors, si vous galérez avec les banques, si vous avez l’impression d’être seul au monde face à une montagne de refus, ne lâchez rien ! On n’a pas de formule magique à partager, mais le meilleur conseil qu’on puisse donner serait de peaufiner un max votre business plan. Sachez que rares sont les entrepreneurs qui présentent un projet vraiment abouti à un banquier, donc si le vôtre sort du lot en la matière, c’est déjà un grand pas ! Ce n’est pas suffisant évidemment, mais c’est clairement nécessaire.
Ensuite, bien sûr que si vous êtes chef, que vous avez un gros apport et que vous vous lancez en plein boom économique, ce sera sûrement plus simple. Sinon, préparez vos meilleurs arguments pour répondre aux questions sur vos points faibles (qui ne manqueront pas d’être posées), entourez-vous d’un expert-comptable digne de ce nom pour travailler sur votre prévisionnel (l’autre doc clé en plus du business plan) et essayez de rassembler le plus d’économies possibles en amont. N’oubliez pas la « loving money », vous avez peut-être sans le savoir des personnes dans votre entourage qui seraient prêtes à vous aider, à condition que vous osiez le leur demander. Et pourquoi pas lancer une cagnotte de financement participatif ? C’est le moment de compter sur tous ces amis que vous avez rassemblé au fil des ans sur les réseaux.
Bref, trouver un financement pour un projet d’entrepreneuriat peut être un long chemin de croix, et en particulier dans la restauration en ce moment. Mais croyez en votre projet, bossez à fond sur les docs que vous présentez à la banque, et ne vous laissez pas décourager par quelques refus. Si ça a marché pour nous, ça peut marcher pour vous !